Grèce - 1ère partie - du 26 août 2 septembre 2014

Publié le par BosTrotters

Mardi 26/08 : Frontière Grecque

Scène 1 : Moteur coupé, nous patientons. La Mercedes Albanaise devant nous est immobile depuis une dizaine de minutes. Monsieur et Madame descendent, ouvrent le coffre et en tirent une valise. Après quelques échanges madame prend la valise et s'en retourne. Monsieur termine les formalités et passe enfin la douane pour entrer en Grèce... Scène peu banale et beaucoup d'interrogations pour nous. Madame tentait-elle de passer la frontière et le douanier ne s'est pas fait berner?


Scène 2 : Le jeune garçon tape au carreau de mon coté, il me montre un billet de 200 Lekës. Que veut-il? Échanger? me proposer de changer mes Lekës contre des Euros? Toujours est-il que leur insistance aux postes frontières me rappelle les mêmes scènes en France. Qu'ils soient en Albanie, en Grèce ou en France, les Roms font la manche avec les mêmes méthodes : nourrisson dans les bras, enfants rachitiques, hommes estropiés. Seul celui qui tentait de cacher ses jambes sous son blouson en faisant croire à leur absence aura été nouveau pour nous. Ces scènes nous dérangent tout autant ici qu'en France. Faut-il leur donner la pièce en espérant que les enfants mangeront correctement aujourd'hui ou faut-il refuser cet état de fait et espérer qu'ils chercheront leur subsistance autrement?

Scène 3 : Le douanier scanne nos passeports, me demande les papiers du véhicule, me rend le tout et me fait signer d'avancer au poste suivant où des douaniers s'affairent à contrôler le contenu des véhicules. Leurs passagers étalent le contenu des valises et sacs sur de grandes tables et un agent contrôle pendant qu'un autre inspecte l'intérieur du véhicule et un autre ouvre le capot. Le poste de la file de droite vient de se libérer, celui devant moi est en pleine activité. J'avance aux ordres du douanier et m'arrête à hauteur de la douanière, celle-ci se retourne vers son collègue : "French! Ok!" La route est libre. Etrange, les Grecs comme les Albanais subissent un contrôle drastique et nous avons à peine le droit à un regard. Nous ne nous en plaignons pas et découvrons la Grèce.

Grèce - 1ère partie - du 26 août 2 septembre 2014

Mardi 26/08 : Frontière Grecque - Kastoria - km 3665

La première différence saisissante en arrivant en Grèce, c'est qu'il y a des lignes blanches sur la route, des panneaux indiquant les virages, d'autres pour les stops. Bref des infrastructures. Il y a un état ici, il est vrai qu'en Albanie l'état est quasi invisible.
Nous arrivons tardivement dans la ville de Kastoria. Initialement, nous voulions aller directement aux Météores mais il est tard et nous n'avons pas encore manger. Les enfants profite du temps de préparation du repas pour découvrir un petit circuit destinés à apprendre le code de la route aux enfants qui peuvent ainsi l'emprunter en vélo ou à pied. Le repas pris, nous couchons les enfants et cherchons un parking moins pentu pour passer la nuit et c'est ainsi que nous nous garons devant une aire de jeux pensant au lendemain matin. "Thélioooo! Théliooo! Thélioooooooooo!" Des enfants grimpent après la barrière du parc à hauteur de notre salon et nous regardent en criant Théliooo et en appelant leurs copains, parents etc... En moins d'une minute une petite troupe s'est formée de l'autre coté de la barrière. Nous échangeons quelques mots en Anglais avec les enfants qui hurlent Thélio à chaque fois qu'ils découvrent quelque chose de nouveau dans notre camping-car à travers les carreaux. Il ne faudra pas bien longtemps pour que les nôtres soient réveillés. Nous faisons visiter le camping-car aux enfants, ne sachant pas qui sont les parents de quels enfants, qui a le droit ou qui ne l'a pas. Qui est qui, enfants, parents, grands-parents...? Nous parvenons à engager la discussion avec une maman, un monsieur... mais surtout avec les enfants. Magda hurle, Maria est souriante mais muette, Marie-Christina discrète, Christina traduit pour tous mais ne nous adresse que très peu la parole (réservée mais adorable), Chris, le seul garçon, est un peu plus âgé (frère de Magda, on le découvrira après) mais on s'est qu'il est ici. Nous avons tous les honneurs des enfants et les parents nous regardent à distance à l'exception de deux ou trois qui s'amusent également de la situation et avec lesquels nous échangeons brièvement.
A minuit l'aire de jeu s'est vidée et nous retournons dans le camping-car. Les enfants sont très fatigués de toute cette agitation qui les a entouré mais ils sont heureux d'avoir pu jouer avec d'autres enfants. Sur les conseils du monsieur, nous quittons ce parking sur lequel a lieu un grand marché le lendemain matin (merci monsieur). Nous ne savons pas ce qu'il y a à faire dans cette ville mais décidons de rester jusqu'au lendemain soir pour que les enfants puissent jouer à nouveau avec d'autres enfants. Ils en ont besoin.

Mercredi 27/08 : Kastoria
Le marché est immense et nous y referons les stocks de fruits et légumes qui représentent la grosse part de notre alimentation désormais. Tomates, poivrons mais aussi oranges, pastèque, melon, olives, raisin... nous évitons la viande et le poisson que nous préférons acheter congelé ou réfrigéré dans les Lidl.
L'après-midi la chaleur est écrasante et nous comprenons vraiment pourquoi les parents amènent les enfants au parc le soir. Ce soir là justement, c'est à nouveau la même scène avec les même hurlements (nous identifions rapidement Magda et Chris dont la voie surnage celles des autres enfants). Nous entamerons la discussion avec une maman puis progressivement nous serons invités à nous asseoir sous le kiosque en compagnie d'un petit groupe. La distance, que nous aurions pu interpréter comme du dédain, est en fait une certaine discrétion adoptée par les parents. Ainsi nous parvenons progressivement à identifier certains parents et enfants même si ici tout le monde surveille tout le monde ou personne.
Nous expliquons notre tour du monde et répondons tout d'abord à une puis deux et enfin beaucoup de questions mais toujours posées avec un peu de gêne ou plutôt de peur de gêner.
Nous repartons de cette soirée avec la recette de la spécialité locale (de gros haricots blancs nommés "gigantus" ou "elephantus" selon la taille souhaitée à faire cuire dans une sorte de soupe-ratatouille), avec des lieux à visiter, la promesse d'un petit cadeau si nous revenons le lendemain soir!

Grèce - 1ère partie - du 26 août 2 septembre 2014


Jeudi 28/08 : Kastoria - Agia Anna- Kastoria
Nous profitons de la "fraicheur" (30°C) du matin pour partir visiter le vieux centre de Kastoria dont les maisons sont réputées (Kastoria est une des capitales de la fourrure). Nous y découvrirons une quantité invraisemblable de petites églises Byzantines ou post-Byzantines (chapelles?) et par le plus grand des hasards nous nous voyons proposer d'en visiter. Le guide, qui ne parle pas un mot d'Anglais, et à l'air débonnaire nous balade d'une église à l'autre trouvant la bonne clé parmi son trousseau très chargé. Il nous griffonne des dates sur une enveloppe trouvée au fond de sa poche : 1000, 1400, 1200, 1700. Les dates de réalisation des diverses parties des églises et des fresques qui ornent l'intérieur mais aussi souvent l'extérieur.
Nous ne sommes pas croyant et encore moins pratiquant mais nous admirons tout de même la richesse de ce patrimoine. 1940, 11nov Boum Italia Boum en montrant la coupole d'une église dont nous admirions les fresques.
Il ne parle pas beaucoup mais il connait très bien son métier et est très gentil sous ses airs rudes. Il refuse ce que nous lui tendons en indiquant de le donner aux enfants et disparait en nous faisant signe de la main.
Suivant les conseils des mamans du parc nous prenons la route pour tenter de découvrir les sources chaudes, les cascades... bref tout ce qu'elles nous ont indiqué sur la carte de mon gps. Le premier village sera un raté, nous ne trouverons pas ce qu'elles nous envoie trouver ici au milieu de nulle-part. Pour nous rendre au deuxième endroit soit nous faisons marche arrière pour retrouver l'autoroute, soit nous tentons la trentaine de kilomètres en coupant à travers. Mais tant sur le gps que sur la carte, les routes ne nous paraissent pas bien large. Ce sera finalement le pont à l'arrivée qui nous posera le plus de difficultés car si l'état des routes et la largeur des ruelles traversées ne nous effraient plus guère désormais (dès lors qu'il y a une dizaine de centimètres de chaque coté et que ça ne touche pas!) le nouveau pont n'est pas encore en service et il faut descendre de la nouvelle route en hauteur pour passer sur le pont bien plus bas. Le camping-car a un certain porte-à-faux que je ne maîtrise pas totalement. J'avance centimètre par centimètre guettant le bruit du métal sur l'asphalte mais rien. Il faut dire que Mélanie a pris les devant et se tient avec l'appareil photo prête à saisir le couac! Je ne lui ferai pas ce plaisir et nous traverserons finalement sans encombre mais non sans craintes cet obstacle.
Nous arrivons dans un tout petit village, Kato Nestorio, où nous profitons de l'assoupissement des enfants pour nous installer à une terrasse de café. Toutes les autres tables sont occupées par des messieurs aux innombrables printemps et à qui la vue d'une dame en jupe osant s'installer à LEUR terrasse semble provoquer quelques grincements de dents. Ils égrainent leurs chapelets frénétiquement et échanges quelques salves dont nous ne comprendrons mots. Seule la venue de la jeune serveuse nous rassurera sur l’existence ici de la race féminine! Nous en rigolons, buvons notre "Frappé" tout en découvrant que même ici nous recevons un wifi gratuit! Je pense à mes parents qui sont aux Pays-Bas dans une location et qui disposent de 7 minutes matin et soir pour se connecter!
Nous découvrons ensuite la gorge avec la cascade et le monastère qui nous avait été conseillé de venir voir à Agia Anna. Ce sera à nouveau au bout d'un chemin (route?) où il me faudra passer la première pour gravir la pente. Nous découvrons ici une très belle vue. Je ne peux passer sur le fait que nous ayons semble-t-il dérangé un ours car en nous répondant en écho et alors que je marchais sur un chemin plus bas, quelque chose de très massif s'est enfoncé dans la forêt bousculant et faisant craquer les arbres. Je ne connaît pas d'animaux qui puisse faire autant de bruit mais je suis satisfait de ne pas avoir eu l'occasion d'avoir la certitude qu'il s'agissait bien d'un ours à quelques mètres de moi. Ici les pancartes vous le rappelle assez, vous êtes chez l'ours (et non l'inverse).
De retour à Kastoria, nous passerons une soirée sympathique au parc en compagnie des mamans et de deux papas (amenés pour l'occasion). Je leur fait goûter au Champagne d'un amis dont j'ai amené quelques bouteilles pour ces occasions (petit clin d’œil à Luc Méreaux à Verzenay) et nous recevons quelques productions locales en cadeau (miel, vin, confiture). Décidément, l'accueil est admirable en Grèce.

Vendredi 29/08 : Kastoria - Les Urgences
La journée commençait comme beaucoup d'autres, écoles pour les enfants et corvée Cosette pour moi. Mais voilà c'était sans compter sur la faiblesse de ma cheville contractée au château de la belle au bois dormant il y a trois semaines. Pour la troisième fois en trois semaines donc, la cheville flanche en marchant dans une dépression dans l'herbe et je me retrouve sur le postérieur.

La douleur est-telle que nous décidons cette fois-ci de profiter de la proximité d'un hôpital (à 500m) pour consulter. Mélanie prend donc le volant du camping-car, essaie de l'extirper de la place où je l'ai garé non sans mal et le pose juste avant le portail de l'hôpital craignant (à raison) de ne trouver de place suffisante dans le parking de celui-ci qui de plus est présente une forte pente. Cela fera finalement beaucoup de peine aux deux infirmières ayant décidées de m'amener en chaise roulante jusqu'aux urgences qui se trouvent en hauteur (non ne cherchez pas, il n'y a pas de photos, c'est moi qui les mets en ligne donc Censure!). J'essaierai bien de les aider mais me ferai taper sur les mains à chaque tentative.

Les urgences en Grèce sont comme toutes les autres, en tout cas toutes celles que je connais notamment, et ce n'est pas un compliment, celles de Troyes. Attente dans le couloir ou plutôt la cour des miracles si vous préférez. Entre les cas avérés qui n'ont pas assez de forces pour se manifester, Monsieur "je me la pète" qui tâte son genou en vociférant et tentant de rentrer de force dans la salle de consultation (il aurait 13 ans on croirait qu'il a besoin d'un mot d'excuse pour retourner en classe!), le papa qui accompagne son fils, madame qui accompagne monsieur qui est parti fumer au moment où on l'appelle... Bref je ne comprends rien mais le spectacle de la "coordinatrice en chef" soufflant, soupirant, haussant la voie sans jamais lever le regard de son ordinateur me fait passer le temps. Heureusement quelques rayons de soleil (les infirmières) viennent égayer la situation et essaient, non sans mal, de répondre aux demandes des uns et des autres.

Je sens bien la gêne du docteur qui regarde ma cheville et ne sait pas bien quoi me dire, finalement ce sera l'infirmière un peu plus à l'aise en Anglais qui prend la parole et me dit "X-ray". Peu après je découvre la pièce de musée qui leur sert à réaliser les radiographies et, s'il me restait un espoir d'avoir ici un diagnostique clair de l'état de ma cheville, c'est donc ici qu'il s'envole définitivement. Et ce ne sont pas les mots hésitants du docteur un peu plus tard qui m'en apprendront plus. "Not bones, soft tissues" "Don't use it, don't stand up" "Go to Orthopedist".

Et j'ai le droit à mon petit bandage comme tous ceux qui sortent des urgences ici. Pour l'effet placébo nous repasserons.

Le retour au camping-car se fera également en chaise roulante mais avec une seule infirmière. N'ayant que deux mains qui tentent tant bien que mal de retenir la chaise avec mon poids dessus, elle ne peut me taper les mains lorsque je décide de l'aider à ralentir (pour éviter de me retrouver beaucoup plus bas que le camping-car).

A défaut de m'avoir solutionné mon problème de cheville, cela aura eu le mérite de m'avoir distrait le temps d'une matinée et pour la modique somme de rien du tout. Pas besoin de ma carte vitale européenne ou de ma carte d'identité, un nom et un prénom mal orthographié suffisent. A me demander ce que la "coordinatrice en chef" regardait et tapait sur son ordinateur!

Grèce - 1ère partie - du 26 août 2 septembre 2014

Samedi 30/08 : Les Météores - km 3947 - Ioannina - Km4065

S'il y a une image que l'on a tous vu sans pour autant pouvoir la situer, c'est bien celle de ces monastères perchés en haut de bloc rocheux. Nous souhaitions voir ce site singulier et impressionnant et nous n'aurons pas été déçus. Les photos parlant mieux que les mots... Nous sommes simplement heureux d'y être allé "hors saison".

Et heureusement pour ma cheville, la plupart sont accessibles sans marche excessive.

Nous arriverons ensuite à Ioannina sous un gros orage et opterons pour le parking plutôt que le camping local pas très rassurant. Nous découvrons ici que la crise a mis pas mal de gens à la rue et qu'ils vivent dans leur camionnette, leur monospace ou leur voiture. Parfois même dans un local désaffecté, ... à plusieurs voire en famille. Ils ne restent jamais au même endroit la journée et la nuit. Nous les voyons arriver et partir avec leur véhicule.

La crise est un sujet tabou. On ne nous dira pas : "je suis au chômage" mais "je suis à la maison" ou "elle travaillait dans un café".

J'apprendrai plus tard que même l'état ne respecte plus les minimas salariaux.

Grèce - 1ère partie - du 26 août 2 septembre 2014

Dimanche 31/08 : Gorges de Vikos - Km 4115

Nous découvrons un point de vue exceptionnel sur les gorges de Vikos qui feraient 1000m de profondeur. Le cadre est magnifique. Nous aimons les gorges du Tarn en France, notamment au niveau de Sainte Enimie. Ici c'est encore plus sauvage.

En montant nous avions vu que d'autres camping-caristes avaient repéré un pâturage bien accessible et nous décidons, contrairement à nos habitudes, de nous mettre à leur coté afin de profiter de la quiétude du lieu. Précisons que les camping-caristes disparaissent souvent quand vient l'heure de leur programme télé favori. Ici, nous dinerons tous seuls à l'extérieur du camping-car pour profiter du coucher de soleil.

Grèce - 1ère partie - du 26 août 2 septembre 2014

Lundi 01/09 : Vasilis et Kiki (Kyriakoula) Harisi

Il ne s'agit pas de lieux mais de prénoms. Vasilis est producteur de miel, éleveur d'abeilles comme dit Jade. Nous le rencontrons ce matin alors qu'il vient contrôler le fonctionnement de sa clôture électrique qui protège la soixantaine de ruches installée dans le pâturage où nous avons passé la nuit. Les chèvres et moutons ne sont pas trop le problème me dit Vasilis, ce sont les chevaux et les ours! Ah des ours ici?! Oui, oui.

Les enfants se sentent très bien ici, à tel point qu'ils passent la journée à faire de l'école et c'est Mélanie qui sonne la fin de la partie le soir venu.

Nous voyons régulièrement des 4x4 passer sur le petit chemin et nous avons le droit à un petit coup de klaxon accompagné de signes de la main pour nous saluer. La scène est quasi immuable. Ils ne peuvent nous confondre, il n'y a que nous, les autres camping-cars sont partis au petit matin. Qu'est ce qui est étrange : être salué ou être surpris d'être salué?

L'endroit est calme, le temps est idéal. Nous avions prévu de décorer le camping-car avant le départ mais faute de temps, nous ne l'avons pas encore fait. Nous avons avec nous le sac contenant les bombes de peinture achetées à Pula en Croatie. Nous avons déjà réalisé quelques pochoirs un soir avec Mélanie. Je profite du moment pour m'atteler à la décoration de la face avant et je préfère dire que j'ai amélioré la technique progressivement! Le premier essai méritant un perfectionnement! Depuis le temps que les enfants voulaient le faire et nous le réclamaient! Cela se concrétise enfin. Il nous faudra encore du temps et surtout du beau temps pour faire les autres cotés mais nous sommes fiers du résultat. Le "Bos'Trotters" s'affiche fièrement sur l'avant du camping-car.

"C'est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup..." Ces paroles prennent un sens avec ce que nous venons de faire.

Après avoir passé sa journée à essayer de vendre son miel aux touristes venus admirer le point de vue, Vasilis reviens à ses ruches pour vérifier une nouvelle fois la clôture. Ce n'est pas le manque de soleil mais les toiles d'araignées qui perturbent son système. Je lui donne un coup de main et en profite pour lui demander s'il connait un endroit pour faire le plein d'eau.

Une heure plus tard il reviens accompagné de Kiki (Kyriakoula) sa sœur et de 80litres d'eau en bidons que nous transvasons dans le camping-car à la lampe torche. Comique.

Nous discutons la soirée dans le camping-car. Il est impressionné de la place à l'intérieur. Il n'imaginait pas de l'extérieur. On voit que notre voyage le fait réfléchir. Kiki, qui parle un peu moins bien Anglais, est plus discrète, ou peut-être est-ce la présence du grand frère qui la place un peu en retrait. Elle travaillait dans un café-restaurant à Igoumenitsa... En août elle est venue aider son frère avec les abeilles. "Elle est bonne cuisinière. Demain si vous êtes encore là vous venez boire le café et aussi manger"

Nous voilà invité pour la première fois de notre périple, dans la montagne, par un "éleveur d'abeille" et sa sœur.

Mardi 02/09 : Kiki et Vasilis

Habituellement, lorsque nous sommes dans des endroits calmes comme celui-là et afin de limiter la corvée de vidange des sanitaires (du réservoir à popo), je vais à l'extérieur. J'avoue que cette nuit, sachant la présence éventuelle des ursidés à proximité, l'opération fut vite faite et non sans appréhension. Bref, tout ça pour dire que je n'en menait pas large au milieu de ces milliers d'hectares de forêts montagneuses avec ma lampe frontale!

A midi comme convenu, Vasilis vient nous chercher. La vue depuis la maison de famille est impressionnante. Ici toutes les maisons sont en pierres, les toits en lauzes, les rues en pierres également comme les murets. Tout du même gris clair. Le résultat est très esthétique mais vivre ici relève de l'exploit. Seuls les enfants des enfants des enfants peuvent parvenir à subsister. Vasilis m'explique que la maison est de famille, qu'il n'a pas besoin d'acheter des légumes (il a son jardin), de viande (il a une trentaine de moutons) et qu'il n'est pas tenté de sortir ici. Effectivement, la vie est rude ici mais elle a un sens pour eux. Il m'explique que son père n'est pas des Zagories (population habitant les 46 villages des montagnes de pins noirs). Je ne retiens pas le nom qu'il s'est attribué mais il a un rapport avec les abeilles et les roches ici.

Il équipe les enfants et nous ouvre une ruche à la recherche de la reine. Jade s'est mis en tête de voir une reine et rien ne saurait l'en empêcher. Hourra, le premier rayon est le bon, Vasilis connaît ses ruches. Nous goûtons au miel volé dans la ruche, nos doigts cassent les alvéoles que les abeilles ont du mettre tant de temps à faire mais le goût du miel extrait de la ruche est forcément meilleur que celui en pot. Non?

Kiki nous attend, elle a préparé des spaghettis Bolognaises maison avec de la viande de mouton, du fromage de brebis rappé, une salade grecque, le yaourt, le miel, les cerises et figues confites et bien sûr le vin produit par leur père et la liqueur de Kraan. Nous mangeons, trop sans doute, premièrement parce que c'est bon mais aussi parce que nous n'avons pas le temps de finir l’assiette que Kiki ressert. Nous nous quittons en fin d'après-midi, les enfants sont fatigués, il pleut dehors et les discussions en Anglais ne les passionnent guère. Kiki leur aura tout de même fait découvrir l'alphabêtario. Vasilis ne semble pas vouloir nous laisser partir, il y a la salle de bain, vous pouvez dormir ici, vous avez encore besoin d'eau?

Nous quittons Vasilis et Kiki avec un peu de mélancolie, heureux et tristes à la fois. Il pleut dehors, les enfants ont besoin de sommeil et nous mangerons léger ce soir.

Publié dans Actualités, Grèce

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O
Quel plaisir de vous lire, ce sera, comme un feuilleton, notre lecture de chevet ce soir, qui vaut, O combien de fois, un bon roman. Nous voyageons par procuration, bonne route...J&B
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L
Un petit coucou de la part des MEREAUX, qui suivent régulièrement vos commentaires de votre nouvelle vie et de cette grande aventure. Profitez a fond. Bises. Merci pour la pub.
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D
Que de souvenirs en regardant les photos et en lisant les comm., profitez bien de l'hospitalité des Grecs , ils ont le cœur sur la main et les soirées sont magiques! une belle leçon sur la nature et les abeilles!
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K
Merci pour votre blog, c'est super de suivre votre parcours! Bonne continuation
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